
Le calendrier, le coût et le financement du projet
Calendrier prévisionnel du projet

Enveloppe prévisionnelle des dépenses d’investissement
L’enveloppe prévisionnelle d’investissement des 4 maîtres d’ouvrages pour la réalisation du projet est à ce stade estimée entre 1 et 1,5 milliard d’euros.
Cette enveloppe prévisionnelle se décompose comme suit :
- A ce stade d’avancement du projet, le coût de l’installation de captage qui serait mise en place sur le site de Vicat est estimé à 700 millions d’euros (précision +/-50%). Ce coût est issu d’études conceptuelles et sera affiné au fur et à mesure de l’avancement du projet et selon les scenarii choisis.
- Pour SPSE, l’investissement relatif à la construction de la canalisation de raccordement entre la cimenterie Vicat et le pipeline « PL2 », à la conversion au transport de CO2 du pipeline « PL2 » entre Lyon et Fos-sur-Mer et à la construction de la canalisation de raccordement du pipeline « PL2 » au terminal d’Elengy, est estimé à environ 200 millions d’euros (précision +/-50%), pour une capacité allant jusqu’à 4 millions de tonnes de CO2 par an. Ces montants ont été estimés à l’issue des premières études de faisabilité et demandent encore à être confirmés.
- L’investissement relatif au développement d’un terminal de liquéfaction et de chargement de navires de CO2, capable d’exporter 1,2 million de tonnes de CO2 par an, est de l’ordre de 200 millions d’euros (précision +/-50%). Ce montant a été estimé par Elengy suite à une étude d’opportunité réalisée au premier semestre 2024. Il s’agit d’éléments de coûts non définitifs et qui pourront varier notamment en fonction du volume de CO2 que le terminal devra traiter.
- Concernant RTE, l’investissement lié au raccordement des installations de captage du CO2 au réseau public de transport d’électricité, est estimé entre 30 et 50 millions d’euros.
Modèle économique du projet
Le modèle économique du projet repose sur un équilibre entre les coûts d’investissement (CAPEX), les coûts d’exploitation (OPEX), et les revenus potentiels.
Vicat, pour sa cimenterie de Montalieu-Vercieu, soumis à des quotas carbone dans le cadre du système ETS imposé par l’UE :
- investirait dans des actifs de captage du CO2 sur son site,
- souscrirait des capacités sur les infrastructures de transport et de liquéfaction de CO2 auprès de SPSE et d’Elengy,
- souscrirait des capacités de transport par navire du CO2 liquide et des capacités de stockage géologique.
Dans le cadre du projet, Vicat financerait la chaîne CCS, directement (pour ce qui est des installations de captage à son usine de Montalieu-Vercieu) et indirectement en contractualisant différents services de cette chaine, opérés par des « infrastructeurs » (SPSE, Elengy, des sociétés de fret maritime spécialisées et les opérateurs de stockage géologique).
Le modèle économique du projet Rhône décarbonation est ainsi un arbitrage entre l’obligation d’acheter des autorisations à émettre du CO2, et les investissements nécessaires pour éviter ces émissions en incluant la sur-valeur (dite « premium ») que les clients de Vicat sont prêts à dépenser pour avoir un ciment décarboné.
Les aides publiques et les réglementations jouent un rôle crucial pour rendre ce type de projets viables. L’implication des institutions européennes et françaises est essentielle pour compléter les investissements avec des aides publiques, couvrir une partie des risques inhérents à ce type de projet, et assurer la cohérence et la réalisation des projets industriels à grande échelle et interconnectés sur l’ensemble d’un territoire.